ALBATOR DEFIE LES SYLVIDRES
 
     
     
 

Albator, Albator,
Du fond de la nuit d’or,
Albator, Albator,
De bâbord à tribord,
Tu veilles sur la galaxie,
Sur la liberté aussi…


 
 
     
     
 

Bonjour ! Mon nom est Albator. Je suis maître à bord du navire spatial l’Atlantis, qui sillonne l’espace sidéral et voyage dans le système solaire d’une planète à l’autre. Les Terriens, mes frères, me tiennent pour un pirate redoutable. Ils se trompent. Je suis resté très attaché à ma planète et je veille même sur elle, bien que j’ai décidé de ne plus y vivre.

Pauvres habitants de la Terre ! Que sont-ils devenus aujourd’hui en 2980 ? Quand on étudie l’histoire de l’humanité, on voit que dans un passé très lointain, il y avait encore des nations sur la Terre. Les hommes se dirigeaient eux-mêmes. Chaque pays avait son propre gouvernement. Les peuples travaillaient pour vivre, produire, prospérer. Tout cela est fini. Les hommes sont devenus oisifs, mous, craintifs. Ils sont servis par des robots qui accomplissent pour eux toutes les tâches. Ils se croient en sécurité sous l’autorité d’un seul gouvernement médiocre et imprévoyant !

La planète Terre est pourtant menacée par un terrible danger qui vient d’un autre monde. Elle risque d’être conquise par un peuple qui semble inoffensif et que l’on appelles les Sylvidres. Moi, capitaine Albator, je le sais et je suis là pour le combattre, à bord de mon navire spatial qui peut tout et répond à toutes mes volontés.

L’Atlantis qui mesure quatre cent mètres de longs et qui se termine par une poupe de corvette, en hommage aux grands corsaires du passé, n’a besoin que d’un équipage restreint pour actionner ses cosmo-radards, ses tempo-radars, ses dix aviscoupes de combat, ses cannons pulseurs et son tranchoir d’abordage qui lui permet d’arrimer les spaciocargues et d’y pomper toute la nourriture et la substance dont nous avons besoin à bord.

Mon principal adjoint est le jeune Ramis. Il est hardi, intelligent, courageux. Les habitants de la Terre l’avaient envoyé à bord de l’Atlantis pour m’espionner. Mais il m’est tout dévoué depuis qu’il a compris que je n’étais pas le meurtrier de son père, comme on le lui avait fait croire.

Ramis : Bonjour capitaine ! Nous naviguons pour le moment en zone de sécurité. Vitesse de croisière 6000 – 7 – 9. Votre fanion à tête de mort, bannière de la liberté, flotte au gaillard d’arrière comme vous l’avez demandé. Nausica surveille les écrans et je vous ramène Miaou et surtout Moineau qui n’aime pas beaucoup quitter votre épaule.

Nausica est une gracieuse jeune fille de seize ans. Je lui ai sauvé la vie lorsque le cargo spatial où elle voyageait fut attaqué et détruit par les Sylvidres. Elle fut la seule survivante. Formée par son père qui fut un grand entomologiste, elle m’apporte tout le secours de ses connaissances. Elle est la seule Terrienne qui a vu agir les Sylvidres et leur terrible reine… Sylvidra.

Nausica : Nous finirons par découvrir le lieu caché d’où partent les signaux qui guident les attaques de Sylvidres, capitaine. Pour cela, il faut que les cosmo-radars repèrent la flamme de pierre radio émettrice plantée quelque part sur notre terre. Je ne quitte pas les écrans.

Docteur Zéro : Donnez-moi le moyen d’analyser la contexture de cette femme… non… de cette flamme… bref de ces Sylvidres et je vous promets, capitaine, que je vous dévoilerai tous les secrets de la terrible Sylvidra… Ma science est que…

Ramis : Que vous trouverez au fin fond de votre bouteille, Docteur Zéro. Ah, ah, ah !

Docteur Zéro : Vous voyez capitaine, on ne m’écoute pas ici. Toute cette jeunesse ne me laisse pas m’exprimer. A cause de…

Nausica : Regardez capitaine… là, sur la gauche de l’écran. Des signaux inconnus émis depuis la Terre… Je n’en ai jamais repéré de semblables…

Albator : Faites agir le robot calculateur… Décodez le signal… Programmez pour définir la triangulation… Vite !

Le robot : 13 – 17 – 7 – 9 – 33 – 27.

Nausica : Cela correspond à la mer des Bermudes. Sur la carte, à cet endroit, aucune terre n’est mentionnée.

Albator : Signal sous-marin alors. Mais par combien de fond ? Faites agir le radar-sonde…

Nausica : Très grand fond, capitaine. 6000 brasses environ d’après mes calculs. Oh, mais voyez-là, capitaine, les faisceaux d’alarme s’allument… Un spectre trouble l’écran. C’est… c’est.. c’est une flottille de soucoupes. Les... les Sylvidres ! Elles foncent sur l’Atlantis.

Docteur Zéro : Elargissez l’image que j’examine la contexture. Mais ce n’est pas possible ! Contexture cristalline et allotropique… Du carbone ! Indice de réfraction maximum… Ce sont des soucoupes en diamant pur, capitaine. Elles vont nous découper comme du verre !

Albator : Ordre à tout l’équipage ! Pulseurs de gaz de camouflage en action. Donnez-moi l’image extérieure de l’Atlantis… Parfait ! Nous voilà enrobés dans un nuage de fumée bleue. L’Atlantis est devenu invisible ! Plongée vitesse 7000 mètres/secondes dans les flots…

Ramis : A vos ordres, capitaine. 9 – 8 – 7 – 6 – 5 – 4 – 3 – 2 – 1… Immersion ! Immersion réussie, capitaine. Nous avons échappé aux soucoupes de diamants !

Docteur Zéro : Ouf !

Ramis : L’Atlantis a bien résisté au choc grâce à ses rétro-pulseurs.

Nausica : Nous allons vers un obstacle qui nous attire dans l’abîme comme un aimant…

Ramis : Capitaine… capitaine, l’Atlantis ne répond plus aux commandes d’orientation…

Albator : faites descendre les parois de blindage avant… Actionnez le tranchoir d’abordage… Rétro-glisseurs, vitesse 7. Attention au choc !

Docteur Zéro : Miaou, Moineau, laissez le capitaine tranquille !

Nausica : Nous pénétrons au coeur de l’obstacle, capitaine. Regardez l’image… Une énorme pyramide immergée par 8000 mètres de fond. Tous les instruments de mesure sont neutralisés.

Albator : Tous au sas n°1. Vite ! Nous tentons une sortie. Il faut savoir ce que contient cette pyramide.

Ramis : Un laboratoire, capitaine.

Docteur Zéro : Non, une serre, une étuve. Un air infecté de gaz carbonique tourbillonne ici. C’est elle ! Quittons ces lieux !

Albator : Une Sylvidre. Elle émet un signal puissant. Et pourtant, elle semble morte. C’est une bouée radar. Emmenons-là à bord !

Nausica : J’ai décrypté le message, capitaine. Il répond à un appel qui provient de la forêt d’Amazonie.

Docteur Zéro : Et moi, capitaine, j’ai disséqué le tissu. Contexture purement végétale. La Sylvidre est une plante, une algue... Une feuille de chou ! Regardez l’image mémorisée sur l’écran du microscope géant !

Ramis : Les Sylvidres seraient des plantes ?

Albator : Je le sais depuis longtemps, Ramis. Maintenant, je devine pourquoi la reine Sylvidra a choisi comme lieu de refuge et d’action la forêt d’Amazonie. Il n’y en a pas de plus luxuriante ni de plus touffue sur la planète.

Ramis : Vous semblez en savoir plus, capitaine. Dites nous la vérité !

Albator : Un jour, une énorme pierre incandescente en forme de flamme est venue se planter dans le sol du Japon. Les Terriens ont cru que j’étais l’auteur de cette attaque. Cette pierre émettait des ondes électro-spatiales qui servaient de bouée directrice à un peuple venu d’une autre galaxie.

Ramis : Mais capitaine, mon père m’avait parlé de cela.

Albator : C’est exact Ramis. Et c’est pour cela que ton père a été assassiné sur l’ordre de Sylvidra. Seul avec moi, il commençait à percevoir la vérité. Depuis, des attaques mystérieuses n’ont cessé de se multiplier contre la Terre. On me les a toutes attribuées.

Nausica : Tous les cargos de l’espace étaient anéantis. Je me rappelle la terreur que nous avons éprouvée. La force qui nous détruisait semblait irrésistible. Sans vous capitaine, j’aurais péri aussi.

Albator : Sans l’Atlantis surtout ! Mon navire a jusqu’à ce jour résisté à tous les engins de Sylvidra. Tout à l’heure, encore, elle a cru m’anéantir…

Ramis : Mais pourquoi les Sylvidres sont-elles nos ennemies ?

Albator : Les Sylvidres sont des végétaux avides de nos substances. Elles revêtent la forme de femmes graciles dont la peau est verte. Elles semblent inoffensives mais sont de redoutables guerriers de l’espace. Elles cherchent une planète de refuge et ont choisi la Terre. Notre peuple est devenu veule et lâche. Elles ont décidé de l’asservir et de l’utiliser comme du bétail, comme des animaux domestiqués par elles, pour leur usage.

Nausica : C’est répugnant, il faut les combattre... les détruire.

Albator : J’attendais de découvrir où la reine Sylvidra cachait ses troupes sur la Terre. Aujourd’hui, je le sais. Le combat sera dur et périlleux.

Ramis : Alors capitaine, en route pour l’Amazonie ?

Albator : Brave ramis. Paré pour émerger ?

Ramis – Nausica – Docteur Zéro : Paré capitaine !

Albator : Tension décroissante. Implosion lente. Ordre de quitter l’obstacle.

Ramis : Obstacle pulvérisé, capitaine. L’Atlantis remonte vers la surface. Nous quittons l’océan.

Nausica : Espace libre. Gagnons la stratosphère à 7000 mètres/secondes. Cadrans clairs, pas d’obstacle.

Albator : Déployez la bannière de la liberté. Et maintenant, à nous deux reine Sylvidra.

Albator, Albator,
Du fond de la nuit d’or,
Albator, Albator,
De bâbord à tribord,
Tu veilles sur la galaxie,
Sur la liberté aussi,

Le bel Atlantis est ton vaisseau,
Le pavillon noir est son drapeau,
Beepop, Nausica sont avec toi.

Albator, Albator
Le corsaire de l’espace,
Albator, Albator,
Même si tu paraît de glace,
Ton coeur est bon, ton coeur est grand,
Pour tous les enfants.

Albator, Albator
Avec ton équipage,
Tu prends à l’abordage,
Au Sterlarppon, au Planotir
Tous les Spaciocargirs.

Albator, Albator
Bien plus fort que la mort,
Tu es toujours au rendez-vous,
N’importe quand, n’importe ou,
Tu es toujours au rendez-vous,
Toujours avec nous.


 
     
  FIN  
 
 
 
 
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