| | | | | | | INTRO
| | | | | | | | | | | | | Cool, je mange chez Papi et Mamie Lorsque je repense à mon enfance et parmi les dizaines de souvenirs chaleureux que j'ai en mémoire, il en existe un en particulier qui me revient toujours à l’esprit ; celui de mes grands-parents maternels. Ils semblent toujours avoir étés là. Comme si le temps sans eux était impossible. Comme si mon enfance n’avait pu exister sans leur présence. En réalité, ce n'est pas très surprenant puisque ce sont eux qui m’ont élevé pour une bonne partie. Que ce soit les mercredis, les soirs de la semaine après l’école, le samedi après-midi ou les grandes vacances, j’ai toujours l’impression d’avoir vécu chez eux. Aussi, furent-ils très importants dans ma vie. Mes souvenirs d’enfance leur sont donc extrêmement liés. Et quand je repense à mes grands-parents, ce n’est pas juste un souvenir ou une sensation que j’ai, mais des bouquets entiers d’impressions ; des odeurs de croissant, de chaussons aux pommes ou de tapioca tout chaud, des mardis soir avec les voisins, des mercredis avec mon ami d’enfance Christophe, des vacances d’été avec eux et bien sûr de leur gentillesse. Comme ces chouettes qui huaient les mercredis matin, à mon réveil. Elles nichaient dans les grands sapins de la propriété d’à côté ; une étrange villa à peine visible derrière les pins et logée au milieu d’un grand parc. Je me souviens qu’avec Christophe, nous en avions peur. Ces souvenirs encore si présents sont chargés de saveurs, d'émotions, de douceurs… | | | | | | | | | LA COUPURE DU MILIEU DE SEMAINE | | | | | | | | | | | | | C'est mardi soir, c'est permis ! Le milieu de la semaine commençait dès le mardi soir puisque je dormais chez eux. Il s’agissait là d’un moment de fête loin de mes parents où il m’arrivait très souvent de n’en faire qu’à ma tête. Quand je repense à ces instants je me dis que je n’étais pas très sympa avec eux. Mais lorsque l’on a huit ans, on ne pense pas à ces choses-là. J’adorais cette coupure du milieu de semaine. Mon grand-père allait me chercher à l’école. Il passait parfois chez Peugeot où il avait travaillé après avoir été cheminot à la SNCF. Je me souviens très bien de ce grand hangar où les ouvriers réparaient les voitures. Et mon grand-père m’achetait tout le temps un Kit-Kat au comptoir de la pompe à essence. Une année, lors d’un Noël chez Peugeot, j’avais eu un poste radio dissimulé dans la réplique exacte d’une Peugeot 504 blanche d’environ 20 centimètres de longueur et 10 de largeur. J’en étais très fier car seuls les enfants des employés Peugeot pouvaient en posséder une. Ensuite, nous rentrions chez eux et je regardais L’île aux enfants avant de dîner. Après le repas, les voisins venaient souvent passer la soirée avec nous ou alors, c'est nous qui allions chez eux. Ainsi, je me souviens très bien avoir vu "La planète des Singes" chez mes grands-parents un mardi soir. Peut-être était-ce dans l’émission les Dossiers de l’Ecran sur Antenne 2. Je me rappelle des frayeurs ressenties à l’idée de ce que les singes faisaient endurer aux humains. J'avais peur et j'étais fasciné en même temps. Dans cette émission, les films n’étaient pas du tout pour les enfants. Je revois très bien la pièce, la télévision et ce petit canapé marron sur lequel moi seul avais le droit de siéger. Je tirais les coussins à moi et me cachais parfois dessous lorsque les scènes devenaient trop effrayantes ! Je me remémore avoir vu les "Tarzan" dans cette même pièce. Ou encore ce film complètement loufoque ; "Un monde fou fou fou fou" avec la recherche du grand "W". Ainsi que pas mal de Jerry Lewis. Théoriquement, je n'avais pas le droit de regarder la télévision le mardi soir, mes parents ne voulaient pas, mais mes grands-parents me laissaient faire. Ils me disaient « tu diras que tu as été te coucher de bonne heure ». Ils me laissaient faire beaucoup de choses que je n’aurais pas dû. Et je les aimais beaucoup. Pas juste pour cela mais pour leur gentillesse, leur patience et leur amour. Car Dieu sait qu'il leur en fallut (de la patience) pour me supporter. | | | | | | | | | LES MERCREDIS | | | | | | | | | | | | | C'est mercredi ! Le mercredi matin, c'était toujours le même rituel ; il fallait faire cuire les croissants Danone. C'est mon grand-père qui les réalisait. C'était long ! Il fallait les rouler et les faire gonfler pendant une bonne demi-heure avant de les enfourner. L'attente était presque de l'agonie. Il fallait encore patienter qu'ils refroidissent. Souvent, je me brulais les lèvres car je ne pouvais pas attendre. Je n'ai pas beaucoup changé sur ce point. C’est donc non sans gourmandises que je me rappelle ces mercredis et notamment les recettes de cuisine que ma grand-mère préparait pour nous trois. Les frites à la végétaline, son gâteau de foie nappé d’une sauce tomate aux petites quenelles et aux olives, son gratin de pâtes au sucre (un délice), son grand chausson aux pommes, ses bugnes, ses truffes au chocolat, ses gaufres, sa brioches aux pralines roses et puis aussi le tapioca sucré, les Smacks, les Danino (qu'est-ce que j'ai pu en manger), la Danette au chocolat en grande barquette d'1kg (ça aussi)… Le mercredi matin, c’étaient aussi le temps des devoirs à faire pour le jeudi. Je n'étais pas passionné par l'école et j'aimais plutôt rêvasser. Je n'ai pas changé sur ce point-là non plus. La récréation, c'était l’après-midi avec Christophe. Je le revois encore m’appeler de la rue. Ou alors, c’était moi qui allais chez lui et faisait la même chose. Nous ne sonnions pas, de peur de réveiller mon grand-père qui faisait la sieste ou son papa chez lui. Nous passions alors une bonne partie de l’après-midi à diviser les jouets pour savoir qui aurait quoi et lorsque c'était fait, il fallait retourner chacun chez soi ! Bien sûr, nous ne rations pas nos moments préférés des émissions de l'après-midi sur TF1 et Antenne 2. Christophe était très "Récré A2", moi, j’étais plus "Visiteurs du Mercredi". L'après-midi, le goûter était sacré aussi, des tartelettes Diego à la fraise, des BN (les vrais, pas avec le trou au milieu !), du chocolat avec du pain ou du chausson aux pommes maison, cet instant était délicieux. | | | | | | | | | LES GRANDES VACANCES | | | | | | | | | | | | | Youpi, c'est les grandes vacances ! Dans les années 70, aller au camping était une chose tout à fait normale pour la plupart des Français qui partaient en vacances. Les souvenirs liés à la caravane sont particuliers. Forcément, puisqu’elle reflétait l’été et les grandes vacances. Nous partions tous les trois pendant près de deux mois au bord de la mer. Mais le séjour se méritait. Tout d’abord, il fallait sortir la caravane de la maison, ce qui n’était pas une chose aisée – elle était garée à l'arrière du jardin – tout le quartier s’y mettait. Le passage qui conduisait à son abri était large, certes. Mais pas pour elle. Car les caravanes d’antan étaient larges, très larges. Larges, solides et surtout très… lourdes. Ainsi, tous les voisins venaient aider à la sortir. Avec Christophe, nous ne faisions que tourner autour. Je crois que nous embêtions plus qu’autre chose mais on ne nous disait rien. Il fallait laisser faire les hommes, tandis que les dames préparaient l’apéro pour réconforter tout le monde une fois le travail achevé. Ensuite, il fallait faire la longue route qui nous emmenait en Bretagne, en Normandie, dans l'arrière-pays Varois ou sur la Côte d'Azur. L'été, sur les marchés, c'était aussi l'occasion d'acheter des pochettes géantes où l'on trouvait plein de magazines pour la jeunesse avec des Pif Gadget, des Picsou et Castors Juniors… Sur la plage, je ne ratais pas les beignets fourrés à la pomme et couvert de sucre ou les bâtonnets glacés. Pour les glaces, le rituel était le suivant ; ma grand-mère prenait un bâtonnet à la vanille, mon grand-père, un bâtonnet au chocolat et moi, c'était le bâtonnet au Grand-Marnier. J'adorais cette glace. En revanche, impossible de me souvenir s'il s'agissait de la marque Miko ou Gervais ! Aujourd'hui, il est très difficile d'en trouver, quel dommage et le seul glacier que je connaisse qui en commercialise est Fenocchio à Nice et elle est juste à tomber. Essayez si vous êtes de passage sur notre belle Côte d'Azur ! En écrivant ces lignes, je me rends compte de la mauvaise nourriture que je pouvais ingurgiter. Cependant, à l'époque, il n'y avait pas (encore) de scandales sanitaires et surtout on ne savait pas toujours ce qui entrait dans la composition des produits industriels. Aujourd'hui, j'ai banni cette nourriture et me concentre sur le bio (autant que possible), une alimentation plus végétarienne, des céréales et des fruits et légumes. | | | | | | | | | | | | | LES VACANCES DE NOEL | | | | | | | | | | | | | Ca y est, c'est Noël ! Que ce soit dans la salle à manger à contempler le sapin et les guirlandes clignotantes, la grande crèche que mon grand-père avait fabriquée et les santons ou bien dehors, emmitouflé dans d'épais manteaux, la douceur des instants de Noël sont très particuliers pour la plupart des enfants. Ils restent à jamais gravés en eux comme des moments magiques, éternellement comblés par les cadeaux que le gentil Père Noël avait apporté au pied de l'arbre sacré. Alors, qu'est-ce que cela serait cette année ? Un portique grue Joustra, un ordinateur Simon, des Mako Moulages, des marionnettes, des majorettes, de nouveaux wagons pour le train miniature, des jouets tirés des dessins animés comme Albator ou Goldorak ? Peu importait finalement, car nous nous satisfaisions de ce qu'il y aurait sous le sapin. Et puis, il y avait toutes ces douceurs sucrées de fin d'années avec la traditionnelle bûche, les truffes au chocolat et tout ce qui fait de ces fêtes un moment de partage et de bonheur. Bien sûr, à notre époque, en plus de tout cela, nous avions aussi "Les Visiteurs de Noël". Un moment immanquable des après-midis de cette époque-là. | | | | | | | | | | MERCI ! | | | | | | | | | | | | | Merci, Merci, merci ! Comme moi, tous ceux qui ont eu la chance d'avoir de merveilleux grands-parents pour s'occuper d'eux, se souviennent sans doute encore avec beaucoup d'émotion de ces moments magiques en leurs compagnies. Encore aujourd’hui, en fermant les yeux, ces incroyables souvenirs (même s'ils ne sont que fragmentaires) me reviennent en pleine face et je ne peux que dire Merci papi et mamie. | | | | | | | | | | | ET POUR ALLER PLUS LOIN, ON VOUS OFFRE UN ROMAN ! | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |